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Avis Pr Meningaud

Lifting cervico-facial COMPTE RENDU DES ETAPES PSYCHOLOGIQUES RESSENTIES

  

J’ai connu le Professeur Meningaud lors d’une conférence où il expliquait l’apport psychologique de ses interventions. Thème qui m’intéressait à titre professionnel autant que personnel en étant consultante.

Il s’agissait de spectaculaires actions réparatrices suite à des accidents ou de graves maladies. Les performances innovantes accomplies en ce domaine par le Professeur Meningaud sont célèbres et saluées par le public et les professionnels.

Redonner un visage quand il n’y en a plus, on comprend l’impact psychologique évident…

Je ne m’attendais pas à vivre des étapes psychologiques aussi fortes pour une intervention de lifting cervical, considérée mineure. D’autant que personne, même le cercle proche, après l’intervention ne soupçonne même qu’il y aurait eu opération, si je ne les informais moi-même.

C’est la raison pour laquelle j’ai proposé au Professeur de faire un compte-rendu de ce que j’ai vécu par étapes :

Avant l’intervention

  • Le motif de ma demande était de supprimer un surplus de peau au niveau du cou

  • La fiche hospitalière est sans appel dans son diagnostic et porte : séquelles du vieillissement.

  • A cette étape la question porte sur la détermination : est-ce que c’est si gênant ou est ce que c’est moi qui en ferait particulièrement une obsession ? Puisque je constate le même phénomène chez les autres sans que cela ne semble les déranger.

  • La documentation fournie sur l’intervention confirme bien qu’il y a matière à intervention, c’est un point d’acquis : plus de doute à avoir sur ma propre détermination, elle est fondée.

  • Par contre le protocole d’informations sur la part de risques inhérents à toute intervention fait réfléchir : est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?

  • Ensuite la détermination prend le dessus.

  • Un acte volontaire, surtout d’ordre purement esthétique, qui ne peut en aucun cas représenter une nécessité, comprend forcément une décision : le faire ou ne pas le faire ?

  • Le soutien respectueux du conjoint en laissant libre la décision est un contexte important

  • Une fois que la décision est prise : c’est une marche en avant

  • Les questions complémentaires à l’anesthésiste, aux infirmières lors de l’accueil sont pour se rassurer sur des points de détails, ou opérationnels ou techniques mais personnellement je ressentais le besoin de poser des questions.

  • Par leurs réponses très courtes et très pragmatiques, on voit que le personnel craint les questions et cherche à l’avance à les canaliser.

 

L’attente avant d’entrer au bloc opératoire

  • Avant d’entrer au bloc, on se retrouve dans le concret de sa décision, face à soi-même, face à sa propre décision.

  • Se demandant « Pourquoi je m’impose des trucs pareils ? »

  • L’important est de se remobiliser sur l’objectif du résultat à venir

  • On a l’impression de rester concentrée pour prendre part au mieux à ce qui va se passer, alors qu’au contraire, à partir de l’endormissement on ne va plus participer à rien.

  • On répond à chaque personne qui vient redemander votre nom et votre date de naissance etc…

  • Sur la table du bloc on sait qu’on n’en a plus pour longtemps à être conscient. Et on pense à l’après.

 

En salle de réveil

  • Pas de douleur, le temps est long à rester sous surveillance

  • Tout fatigue : du mal à parler, la soif, ne pas bouger, ce n’est pas la grande forme

  • Pendant les 6 heures : les pensées tournent

  • On retient qu’on nous a dit : « c’est fini ! tout s’est bien passé ! » Ces paroles sont précieuses mais on en voudrait encore plus, des paroles rassurantes…

  • La pensée reste bloquée sur l’attente : encore combien de temps ?

  • Les pensées tournent mais il est difficile de réellement se concentrer sur un sujet suivi.

  • C’est plutôt des images sans suite

  • La détermination d’avant l’intervention sert de soutien, avec la réaction de se dire « au moins c’est fait, c’est derrière »

 

Le retour dans la chambre

  • On se voit dans les yeux de celui ou celle qui vous attend dans la chambre : en voyant l’anxiété de l’autre qui a l’impression de voir arriver un grand brûlé, on a tendance à rassurer : « tout va bien » !

  • On est bien content de retrouver un lit plus doux que les chariots et la table. On a l’impression d’un retour dans le monde connu et avec des repères où on reprend notre possibilité d’initiative ; ne serait ce que se tourner, se mettre sur le côté, c’est retrouver une liberté qui réconforte. Et le droit de boire de l’eau : une conquête inestimable.

  • Mais on sent bien qu’on va passer une nuit dans une demi-conscience plutôt qu’avec un sommeil véritable mais sans appréhension.

  • Il y a un tel contentement déjà à être sortie du bloc, comme si un passage s’est produit entre l’avant et l’après de l’intervention.

  • Cette notion d’avant et après fait suite à la décision. C’est une démarche de totale liberté proscrit par les interdits religieux d’ailleurs. Or ce sentiment de liberté est délicieux.

  • C’est le sentiment d’avoir eu le courage d’assumer une décision, avec ses risques et la partie d’épreuve qu’elle comporte.

  • Ce qui évacue totalement toute appréciation de futilité pour une telle décision qui entraine une telle intervention.

 

Le lendemain matin, la sortie

  • Le lendemain matin déjà pour la toilette : on se voit dans une glace !

  • Les infirmières vous retirent les drains

  • On se sent pousser des ailes : se préparer pour la sortie

  • Même après seulement une journée et demie l’air du dehors semble faire du bien

  • On sent qu’on va à grand pas vers le résultat tant escompté et cela est extrêmement stimulant

  • On peut déjà se projeter sur le résultat futur malgré le pansement de contention sous le menton et le pansement autour de la tête.

 

La première semaine de cicatrisation, déjà un résultat même si endolori

  • Les visites quotidiennes des infirmiers qui décrivent les progrès d’un jour sur l’autre est très encourageant

  • Même si les règles sont strictes à respecter, on sent que tout va dans le bon sens

  • De plus on voit déjà le résultat même si tout est endolori, on peut à peine parler, à peine manger, seulement des purées, on ne peut ni mâcher, ni articuler, ni sourire, encore moins rire…

  • Mais on sent qu’on est une momie très joyeuse et pleine d’espoir

  • Le moment spectaculaire après le retrait du pansement, celui de la contention, si bien qu’on est sans pansement, figée mais dans le bon résultat un peu gonflé de partout mais qui peut passer inaperçu. Toutefois d’après la prescription il faut continuer à se reposer.

  • Pour une personne très active le repos total est un moment très intéressant de retour sur soi-même.

  • Dans ce repos prescrit, donc sans culpabilité, la confiance en soi semble s’installer différemment. Pourtant je croyais être une personne qui a confiance en elle. Habituée à travailler avec les autres pour qu’ils augmentent la leur.

  • Je me suis sentie libérée d’une gêne,  débarrassée d’une disgrâce (alors que c’est mon obsession qui me le faisait vivre de cette façon, on est bien d’accord, mais c’était néanmoins objectif aussi)

  • Avoir pu me débarrasser de quelque chose considéré comme inéluctable « les séquelles du vieillissement » m’a accru la confiance en moi-même. L’impossible s’est montré « atteignable ».

  • Dans ces conditions, je me préparais avec délectation à mes prochaines rencontres pour voir les réactions.

 

A un mois, le contact social

  • Bizarrement, les gens vous voient différemment et vous les aborder vous-mêmes d’une autre manière.

  • Le cercle familial est subjugué, mais si on ne leur dit pas, il ne le voit pas, encore moins les relations professionnelles.

  • Les interlocuteurs qui vous demandaient « est-ce que vous travaillez encore ? » c’était une question et ils doutaient de la réponse. Maintenant c’est « surtout n’arrêtez pas, on a besoin de vous ! »

  • Il y a un profil différent dans l’allure générale bien que ce soit exactement la même personne qui attire les personnes à vous témoigner plus leur attachement. Ils le font sans savoir pourquoi. Ce qui semble donner un regain à tous les sujets, à tous les projets et entrainer les autres dans une voie positive.

 

A deux mois, une manière différente de traiter les événements

  • Même les événements négatifs, on les prend légèrement, en faisant la part des choses, en donnant du sens. J’ai eu l’occasion de m’en rendre compte à propos d’un conflit familial pourtant très grave : rien ne m’a atteint et j’ai rebouclé sur la cohérence des événements qui confirmait mon diagnostic de cette situation. Je m’en suis trouvée renforcée.

  • De plus lors des visites postopératoires, j’ai appris la durée et les détails l’intervention : 4 heures le temps de tout démonter et tout remonter pas seulement en surface mais à l’intérieur.

  • Ce travail considérable m’a impressionnée et je me suis sentie honorée que tant de travail ait été accompli sur moi avec autant de conscience professionnelle dans la qualité du geste, et dans la précision non agressive mais structurante.

  • Recevoir une telle attention m’a semblé être une chance exceptionnelle. D’autant que j’ai eu l’expérience d’autres interventions dites esthétiques et qui ne jouent que superficiellement sur la peau. Et pour lesquelles je n’avais pas mesuré les mêmes effets psychologiques aussi importants.

 

A trois mois, un positionnement

  • Après de tels changements fondamentaux dans la confiance en soi et dans la manière de traiter les événements c’est le positionnement qui s’en trouve changé.

  • On prend plus d’ampleur, on prend plus de place.

  • Avec beaucoup plus d’énergie pour faire les choses.

  • Avec beaucoup plus d’entrain et d’enthousiasme.

  • En étant très active, j’avais un phénomène d’usure qui fait que je me considérais toujours comme un peu dépressive. Cette tendance a complètement disparu, alors que j’avais cette tendance depuis l’adolescence. Ce qui m’avait amené à me passionner pour le développement personnel comme champ d’action professionnelle et centre d’intérêt personnel.

  • Après tout ce travail en psychologie, je ne croyais pas voir disparaitre un jour le risque de dépression toujours menaçant à mon horizon pendant cinquante ans de carrière.

 

A quatre mois, une vision différente du futur 

  • Cette manière d’être débarrassée, pas seulement de quelques plis disgracieux, mais d’une pesanteur due aux enjeux, due à la dimension des efforts à fournir. Cette pesanteur a disparu.

  • C’est un futur différent qui s’offre à moi, que je perçois autrement.

  • J’ai plus d’entrain, et l’enthousiasme a remplacé les efforts stimulés par la passion.

  • C’est la notion d’effort qui a disparu, que je trouve remplacée par une notion de chance et de liberté.

Merci Jean Paul Meningaud

Mme X Y au Professeur Jean Paul Meningaud, Chirurgien Maxillo-Facial

Lifting cervico-facial le 28 mars 2017                                        

Bilan à 4 mois

Le 16 août 2017

Blépharoplastie en ambulatoire CHIRURGIE REPARATRICE ET CHIRURGIE ESTHETIQUE: La psychologie du patient

Pour le patient l’approche est différente, la réparation renvoie à la médecine, à ce qui doit être ou aurait dû être selon les principes de l’optimisation anatomique.

La définition de la santé selon l’OMS a elle-même introduit cette notion d’optimisation du bien-être comme partie intégrante de la santé. La définition de la santé s’est enrichie d’une approche globale de la personne : « la bonne santé étant le bien-être et l’épanouissement » (et pas seulement l’absence de maladie).

Tandis que la chirurgie esthétique s’est développée sur le principe d’une approche de la « cliente » sous l’angle esthétique avec une part de rêve. Approche fondée sur le postulat que l’acte chirurgical et l’anesthésie sont de nature à faire peur et qu’il s’agit le plus possible de le lui faire oublier en se centrant sur la partie désir et « idéalisation » sur une représentation de la « beauté » comme valeur sacrée (accordée par Dieu). Se défaire de la soumission à Dieu, pour une intervention dite esthétique était en elle-même une libération qui a aidé beaucoup de personnes, hommes ou femmes.

Aujourd’hui la chirurgie réparatrice offre un champ plus large, avec des interventions spécifiques sur une anatomie abimée, tandis que les interventions en esthétique ont vu se succéder les modèles opératoires, les mêmes pour tout le monde pour un travail en série.

Dans le cas de la chirurgie réparatrice, l’opération est donc un modèle unique pour chaque personne. Le patient participe à l’intervention, à travers les différentes étapes, par un parcours psychologique tout au long du processus.

La consultation sur une demande :

Cette phase liminaire est prépondérante pour définir tous les axes d’intervention, et permet au praticien d’élaborer son projet technique.

En fonction de sa demande, le patient découvre et valide tout ce qu’il est possible d’envisager en réponse à sa demande formulée ou non. Le praticien peut en effet proposer l’inimaginable pour le patient. Ne sachant pas que c’est du domaine du possible de corriger un défaut structurel, d’enfant ou génétique. Quand il s’agit d’un défaut morphologique familial, même minime,  l’idée de s’en libérer représente beaucoup. C’est l’euphorie en sortant de consultation.

La prise en charge :

En ambulatoire ou en hospitalisation, le patient est pris en main. La confiance instaurée lors de la relation installée en consultation est indispensable pour accepter la prise en charge.

Accepter de jouer le jeu engage le corps entier et pas seulement la partie morale de la psychologie. J’étais surprise des hausses considérables de tension alors que je me sentais calme.

Le contexte : brancard, transfert, salle d’embarquement avant le bloc faisaient que je ne me sentais plus en pleine possession de mes moyens physiques ou intellectuels alors qu’on ne m’avait encore rien fait.

Heureusement que la consultation préalable détaillée et approfondie a lieu avant, car à la porte du bloc, le patient n’est plus dans son état « normal ». Mieux que l’angoisse, j’étais prise de fou-rire.

L’anesthésie :

Pour ceux qui ont déjà connu des interventions chirurgicales, l’anesthésie plus que l’acte chirurgical lui-même fait craindre les réveils difficiles sans pouvoir boire ni parler en ayant une soif avec gorge desséchée qui atteint l’insupportable.

Le contact avec l’anesthésiste qu’on voit juste avant et qu’on ne reverra pas après est donc très important, on voudrait le connaitre un peu pour se laisser porter par quelques minutes d’empathie.

Les techniques évoluent tellement que la dernière anesthésie m’a paru légère sans lourdeurs post-opératoires avec un réveil avec comme je l’avais demandé de gaze humidifiée pour m’aider. Et surprise : plus vite que prévu le droit de boire, collation etc…

L’acte chirurgical :

C’est la phase d’expertise à laquelle le patient ne participe que très passivement et de façon minimale. Toutefois la psychologie et la neurologie peuvent être en jeu de façon négative si agitations ou autres imprévus qui peuvent gêner l’intervention, ce qui renvoie sur l’anesthésie pour anticiper ce type de risques.

C’est après que le patient va accompagner l’évolution qui suit l’acte lui-même.

La capacité à se projeter sur l’objectif final est très utile quand on se découvre une tête de cosmonaute avec un bandage très couvrant, ou sans bandage du tout avec une tête d’accidentée.

Ensuite chaque jour est un nouveau jour, avec des évolutions vers le résultat très rapides.

Et découvrir une progression au-delà de celle qu’on avait imaginée…

Les conséquences immédiates sont : le renforcement de la confiance en soi. Confiance dans l’avenir de son potentiel qui a un impact à long terme et peut réorienter vers une voie plus positive de sa vie.

Merci monsieur le Professeur !!!

Annie Dupart

Opérée le 30 avril 2019

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